En ce printemps de 1212, combien furent-ils à se jeter sur les routes, dans l'espoir fou d'aller sauver le monde à Jérusalem, malgré le roi Philippe Auguste, la faim, les loups? Trente mille, davantage peut-être. Toute la jeunesse de France, d'Allemagne, de Flandre, du Hainaut, de Picardie, disent les chroniqueurs. Tous convaincus qu'Etienne, le jeune berger de Cloyes, près de Châteaudun, suivi de la tendre Isegault, les guiderait et que la mer s'ouvrirait sous leurs pas.